On analyse le phénomène urbain dès les origines de la civilisation et de ses phénomènes fondateurs: la technique et la maîtrise de la nature; la politique et le pouvoir d´organisation de la vie sociale et de l´aménagement du territoire où cette vie se déroule; la réflexivité morale et le pouvoir sur la nature qui est comprise dans le corps humain. Dans ces trois situations, ce qui est en jeu c´est le pouvoir de l´homme sur la nature. Dans la première, moyennant les structures murales, l´homme exclut la nature de l´endroit qu´il habite; dans le deuxième cas, ce pouvoir se manifeste par son interaction avec la nature de l´Autre, avec qui il est contraint de coexister; enfin, dans la troisième situation, par l´action de l´homme sur ce qui constitue sa propre nature. Au chapitre premier, avec Bataille, on discute le refus de l´état de la nature; avec Nietzsche, le pouvoir; avec Heidegger et Foucault, la technique et la technopolitique; avec La Boétie, le Nom de l´Un et la Servitude Volontaire. Au second chapitre, avec Agamben, on discute la relation symétrique entre le pouvoir souverain et la vie nue. Au troisième chapitre, avec Freud, on discute du lien libidinal établi entre les masses et le tyran. Au quatrième chapitre, avec Nietzsche et Freud, on parle de la formation de la conscience morale et des sentiments inconscients de culpabilité, et leurs effets sur les fondements de la civilisation; et avec Le Corbusier, Bauman et Davis, les conséquences de ce procès dans les formes de la ville et dans les pratiques esthétiques et politiques de la vie urbaine. La conclusion essaie de démontrer que le rapport de la bande, signalé par Agamben comme la relation politique originaire, se réfléchit dans la condition politique des sociétés contemporaines.