À partir d une perspective transdisciplinaire entre les études de littérature et les études théâtrales, cette thèse interroge la place de la parole et de l écoute dans les dernières conférences publiques de l artiste polonais, Jerzy Grotowski, [1933-1999], à la Chaire d anthropologie théâtrale du Collège de France, à Paris, dans les années 1997 et 1998, intitulé Jerzy Grotowski, La lignée organique au théâtre et dans le rituel. La thèse propose un exercice performatif de décolonisation du système théorique et pratique grotowskien et se configure comme une expérience littéraire fondée sur le déplacement du mot dans le temps espace, mettant l accent sur d autres écrits et oralités, insérés visuellement, plastique, tactile et auditif, à travers l appropriation et la juxtaposition de différents registres de langues et de formats variés: scènes, scripts, annotations, actualités des journaux, fabulations, mémoires, chansons, poèmes, dessins, photographies. Sur la base de cette conjonction hétérogène de voix d auteurs multiples, l ouvrage propose non seulement des déplacements qui déstabilisent la place relativement hégémonique occupée par Grotowski dans les études théâtrales, mais subvertit également la logique archivistique d une certaine manière exclusive, qui a régi la production de connaissances à partir de son matériel jusqu à aujourd hui: dans sa deuxième partie, la thèse prévoit la transcription de plus de 11 heures d audio faisant référence aux sept séminaires donnés par Grotowski incluant l interaction de ses auditeurs, ainsi que la traduction du français au portugais, dans un effort sans précédent pour démocratiser son dernier matériel inédit.