Les droits de l homme ont produit un renouvellement du formalisme juridique, il n y a pas de doute. Mais, de toute façon, il reste encore un énorme déficit dans la mise en oeuvre globale des droits de l homme, qui l alliance entre le libéralisme, la démocratie et les droits humains n a pas été en mesure de résoudre. Ainsi, il est nécessaire d élaborer une théorie critique qui soit capable de faire face à un tel déficit et de remettre en question l affirmation selon laquelle le problème actuel de droits de l homme n a rien avec les choix théoriques. Le rôle de la critique doit être compris non avec l intention de formuler une nouvelle théorie des droits de l homme, ni comme une tentative de disqualification, mais plutôt dans la perspective de questionnement, de déconstruction et de repenser certains de ses concepts fondamentaux. En bref, notre proposition est fondée sur l idée que la résistance politique et la résistance épistémologique sont complémentaires. Le choix de Kant comme le pivot de la critique découle du rôle central de sa pensée dans la modernité et de sa grande influence dans la formulation des concepts de base des droits humains. Identifié l ADN kantien, nous avons l intention de construire une alternative critique a partir de la pensée de Spinoza, qui formule une philosophie de la pure immanence dans laquelle l homme est une expression de la puissance de Dieu et le droit en tant que puissance. Trois grandes questions traverseront nos réflexions: la centralité de l homme dans la nature et les difficultés inhérentes à la notion de la nature humaine; la différence entre le devoir moral de Kant et l éthique de Spinoza, fondée sur le critère de l utilité; et la relation entre la morale, le droit et la politique.