Cette thèse a pour but examiner les fondements sociaux et historiques de la pensée de Donatien-Alphonse-François, plus connu comme Marquis de Sade (1740-1814). Par le moyen d’une description des régimes discursives liés à une vision du corps en France, la constatation d’une manque de continuité historique entre les formes énonciatives érotiques, libertines et pornographiques est devenue évidente et elle nous a permis de mieux comprendre les premiers liens sociaux et philosophiques des texts de De Sade avec le monde de l’Ancien Régime. En semblamble, nous avons vérifié les changements de sens donnés à ses texts ; cela est dû on le croit bien, à la consolidation d’une image de perversité que s’est collée au nom de cet auteur et qui a certainement fonctionnée comme guide pour une lecture historique de son héritage critique depuis le XVIIIe siècle. Nous avons également observé les préférences de lecture de M. de Sade, le dialogue qu’il a réalisé avec ses contemporains et les choix qu’il a fait concernant ses différentes façons d’ecrire. Tout cela, à notre avis permis de soutenir la nature conservatrice de l’interpretation qu’il a fait de la France et de la histoire. Chez De Sade, les idées conservatrices peuvent être traduites par une façon de pensée particulière, soit, traversée par certains paris sceptiques tels que : la vie et la faculté du jugé qui sont engendrées à chaque situation. Ces idées approchent aussi les rapports de M. de Sade avec les conceptions populaires du corps et nature à l’égard desquelles il existe une symétrie entre le bien et le mal. La vie et l’histoire pour De Sade ce ne sont enfin que le resultat d’un équilibre entre ces deux forces.