Insérée dans le champ d études sur la technologie et les subjectivités, la présente thèse consiste dans une étude psychanalytique consacrée à l investigation des interfaces entre la sociabilité et la culture numérique. En réfléchissant sur les effets de l internet sur les sujets aussi bien dans leurs rapports à eux-mêmes que dans leurs rapports aux autres, nous centrons cette étude sur les répercussions de cette nouveauté sur les façons dont nous vivons les dimensions de la solitude et du lien à l autre. En partant de situations de la clinique et de la culture contemporaine, nous nous consacrons à penser les nouveaux modes d interaction à soi et d attachement à l autre qui ont comme figures clés l internet et les machines, afin de procurer de nouvelles possibilités de lecture et de maniement face aux défis posés par les hyperconnectés des années 2000. En soulignant les coexistences, les complexités et les paradoxes, aussi bien que la possibilité que le réseau internet se prête à de multiples usages, nous envisageons déconstruire l approche dichotomique encore remarquable dans ce champ d études, en présentant une perspective qui prend le réseau comme un endroit où les manifestations érotiques peuvent aussi bien se rendre présentes que s avérer rares. Sur les thématiques de la solitude et du lien à l autre, cette thèse présente des présupposés psychanalytiques érigés par Freud et par Lacan autour de ces dimensions de la vie humaine, afin d offrir la base théorique nécessaire à la réflexion à ce propos en temps de connectivité. Par rapport à l Âge Numérique, nous explorons les conséquences de l application des technologies numériques à la vie amoureuse des gens, de même que la production de nouvelles solitudes marquées par l usage intensif de l internet.